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Villes vertes Les budgets ne sont pas à la hauteur des attentes

Angers (49) est la ville la plus verte de France, selon le dernier Observatoire des villes vertes, dont les résultats ont été révélés à la mi-mars.

Angers (49) devance Nantes (44) et Strasbourg (67) dans le dernier Observatoire. Au-delà du patrimoine pur, le volontarisme politique est récompensé.

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C'est désormais devenu un rendez-vous régulier : l'Observatoire des villes vertes, une enquête menée par l'Union nationale des entreprises du paysage et Hortis, les responsables d'espaces nature en ville, auprès des 50 plus grandes villes de France, met chaque année en avant celles ayant la plus forte dynamique vis-à-vis de leurs espaces verts. Le palmarès 2017 récompense, dans l'ordre et sans surprise les villes d'Angers, Nantes et Strasbourg. Elles sont suivies par Lyon (69), Caen (14), Rennes (35), Limoges (87), Nîmes (30), Reims (51) et Amiens (80). La principale surprise vient peut-être de la présence de la ville sudiste de Nîmes, qui récolte les fruits d'une politique d'aménagement volontariste, récompensée par un grand prix aux dernières Victoires du paysage (notre édition électronique du 5 janvier dernier).

Mais on notera surtout 5 grands enseignements que l'Unep et Hortis ont retenus de cette enquête. Le premier est que l'investissement en matière d'espaces verts reste faible au regard des attentes des Français : les communes allouent en moyenne 1,3 % de leur budget total à la création de nouveaux espaces verts, et dépensent environ 46,50 euros par an et par habitant pour la végétalisation urbaine.

En moyenne par personne : 48 m2 d'espaces verts

Second enseignement, le végétal fait reculer les zones grises et favorise le lien social. En 2017, la végétalisation gagne du terrain dans les espaces urbains (façades et toitures végétalisées...). À Lyon, 725 micro-implantations florales ont ainsi été créées par les habitants depuis 2005, soit près de 7 km de rues jardinées. Troisième élément, la biodiversité devient un patrimoine à préserver et à valoriser : 12 villes déclarent avoir réalisé récemment un inventaire total de la faune et de la flore.

Quatrième point fort, le vert devient un argument d'attractivité pour les collectivités : les grandes villes développent « l'éco-tourisme », en organisant des visites guidées dans les jardins ou des festivals dédiés au végétal. Par exemple, Caen propose, chaque année, durant deux semaines « Les journées du patrimoine vert » en association avec des professionnels du paysage, des associations des jardins partagés et des écoles.

Enfin, zéro phyto, paillage et éco-pastoralisme sont devenus incontournables. Face à l'interdiction des produits phytopharmaceutiques, les villes ont anticipé et mis en place de nombreuses techniques alternatives, comme l'éco-pastoralisme, auquel les deux tiers des collectivités interrogées ont recours ! Même si, selon Catherine Muller, présidente de l'Unep, « le Palmarès 2017 montre que si la préservation et le développement du patrimoine végétal sont désormais au centre des préoccupations des villes et des citoyens, les budgets et les investissements ne sont toujours pas à la hauteur des attentes des Français et des enjeux environnementaux », ce palmarès met des chiffres sur des tendances fortes que l'on ne cesse d'observer depuis de nombreuses années.

En moyenne, les habitants des 50 plus grandes villes bénéficient de 48 m2 d'espaces verts. Chacune investit 5 millions d'euros en moyenne pour créer de nouveaux espaces verts et toutes mettent environ 1 155 ha d'espaces verts à la disposition de leurs habitants. Des moyennes que les villes récompensées dépassent largement. Aux autres de s'en inspirer !

Pascal Fayolle

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